Lettre aut. s. à "mon cher ami".

4 pp. in-8°.

À propos d'une chronique écrite par son ami et qu'une revue a refusé de publier. Lemonnier trouve regrettable qu'il ne se soit pas mis d'accord avec le directeur de la revue sur le type d'article attendu et il lui donne des conseils amicaux : "Ce qu'il faut au Journal dans la pensée de [illisible], et je vous l'avoue, un peu aussi dans la mienne, c'est de l'actualité, du piquant, de l'inédit. De l'inédit surtout! Rendez-vous bien compte que l'Europe aura toujours de l'avance sur nous dans la simple relation des petits et des grands faits de la vie parisienne. Mais il nous appartient d'y découvrir des points de vue nouveaux, de les mettre en lumière sous un angle inaperçu [...] Or dans votre dernier courrier, cher ami, rien de cela. Vous vous êtes borné à faire une jolie page, excessivement stylée, mais sans vous occuper de ce qui devait être votre principal souci : la chasse au document inédit [...]". Il continue en lui donnant des recommandations, des pistes pour rendre son article plus intéressant et original. Et termine en disant : "A vous de voir si vous voulez y perséverer ou couper net mais réflechissez : c'est encore là un des rares moyens de se faire un peu d'argent". Lemonnier poursuit sa lettre en disant : "Ce diable de [Georges] Charpentier [l'"éditeur des naturalistes"] m'exaspère. Je trouve ses atermoiements un peu excessifs et le regrette d'autant plus que le roman que j'envoie la semaine prochaine au Voltaire aurait besoin [...] d'une forte réclame. Faites moi donc la grande amitié, cher ami, de passer rue de Grenoble et persuadez à notre ami que, dans mon intérêt non moins que dans le sien, il est de nécessité que l'article, le vôtre, paraisse cette semaine. Mon roman sera très difficile à publier et je voudrais qu'un peu de bien dans la presse me rendit le Voltaire accomodant".