± 40 lettres aut. s. ou dact. à Luc Canon.

Formats divers, pour la plupart datées, envel. cons. avec cachets postaux.

Débutée en 1954, année où Luc Canon publie un article élogieux sur "Le livre de ma mère", cette correspondance d'Albert Cohen devient plus régulière à partir de 1968, comptant au total 18 lettres. Cohen lui fait part de ses bons voeux et le tient au courant de son actualité, sachant l'admiration que Canon voue à son oeuvre depuis le commencement. Il émet plusieurs fois le souhait de le rencontrer en Suisse, ce qui finira par arriver. Il lui fait aussi part de son admiration pour sa compagne, Françoise Gérard, et le félicite suite à la publication d'un livre le concernant : "Je ne vous ai pas oublié et je vous aime. J'ai lu avec joie et fierté ce que dit de vous Jean-Michel Palmier" (06/01/1981). Suite au décès d'Albert Cohen le 17 décembre 1981, la correspondance est poursuivie par son épouse, Bella Cohen; laquelle apprécie la ferveur de Canon à l'égard de son défunt mari : "J'ai toujours su distinguer entre ceux - souvent intéressés - qui ont volé au secours de la victoire et ceux qui, comme vous, n'ont pas attendu [qu'il] soit devenu célèbre pour [lui] témoigner leur attachement" (07/12/1981). Elle lui adresse 20 lettres, à travers lesquelles elle le tient informé des luttes qu'elle a dû entreprendre pour défendre l'oeuvre et la mémoire d'Albert Cohen : édition de "Belle du Seigneur" dans la Pléiade, traductions étrangères, rééditions, accord pour mise en scène de la pièce "Ezéchiel", choix d'une équipe de production pour un documentaire, etc. Elle demande aussi à Canon de profiter d'un voyage aux États-Unis pour tenter de convaincre un éditeur de traduire "Le livre de ma mère", estimant que celui-ci aurait un tel succès que la traduction des autres ouvrages se ferait automatiquement ; ce qui aboutira enfin en 1996. Elle écrit à Canon : "Vivre dans le coeur et la mémoire de ceux qui vous ont aimé, c'est la seule forme de survie à laquelle je puisse croire. Albert Cohen y croyait aussi, lui qui me disait souvent: "Ma mère vit en moi."" (11/03/1996).