± 101 lettres et cartes postales aut. s. à Luc Canon.

Formats divers, le plus souvent datées, nombr. envel. cons. avec cachets postaux, adresses diverses.

Leonor Fini (1908-1996) correspond avec Luc Canon du 22 juillet 1970 au 6 mars 1992. Si elle lui envoie en moyenne de 1 à 5 lettres par an, on constate des pics : 22 en 1971, 12 en 1972 et 15 en 1980. Elle s'adresse le plus souvent de façon succincte à Luc Canon, se justifiant parfois par la hâte qu'elle a de retourner peindre. Au fil des mois et des années, parfois de manière un peu répétitive, elle évoque l'attachement qu'elle éprouve pour ses chats, ses problèmes de santé, sa vie entre Paris, la Corse et la Touraine, ses occupations de peintre, illustratrice, lithographe. Devant illustrer "Les petites filles modèles", elle lui écrit qu'elle les a faites "comme elle les sent - petites filles canailles", considérant le livre "trop pompeux pour son goût" et les éditeurs comme "des ânes tetus" (17/06/1973). Elle évoque aussi son papier à lettres orné d'un dessin de chat comme en-tête, ses déboires avec le chorégraphe Roland Petit et les contrefaçons de ses oeuvres diffusées en Belgique : "[Mon ex-éditeur de lithos] est une canaille et je suis écoeurée de me voir traiter en marchandise" (15/03/1972). Elle exprime aussi son mépris pour Labisse, qui, bien qu'il ait une "certaine imagination", "peint très mal - c'est grossier et vulgaire", et qui, en tant qu'homme, lui déplaît, étant "fêtard, coureur, "viril""; et son admiration pour Fellini et Kubrick, passionnée qu'elle est de cinéma. Elle lui parle aussi de ses expositions, à Paris, Ostende, Ferrare... et de la corvée que cela représente pour elle, en particulier de prendre part aux vernissages, désireuse qu'elle est de ne se consacrer qu'à son art : "Mon temps et mon energie vont a la création et non aux disputes - encore moins aux procès" (01/02/1973). Elle se plaint aussi des journalistes, notamment du Figaro Magazine, qui rabaissent son travail et colportent des idioties et supplie son destinataire de ne pas s'en faire l'écho; estimant qu'"être "connu" c'est être faussé, calomnié". Certaines de ses lettres sont agrémentées de chats esquissés par ses soins; d'autres, les dernières, sont des cartes postales illustrées de ses oeuvres.