Ventes live - Lot 641

[Correspondance]

SCUTENAIRE, Louis

Environ 180 lettres, cartes ou cartes postales aut. s. à Luc Canon, les dernières (post 1987) par Irène Hamoir ("Irine").

Bruxelles, "Rue de la Luzerne 20, 1030 Bruxelles", 1966-1994


Prix de marteau: € 1.100

€ 600 / 800

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Description du lot

Formats divers, la pupart datées et sous envel.

Importante correspondance courant sur plus de 20 ans, sur le ton affectueusement taquin propre à l'écrivain surréaliste belge (1905-1987), la plupart des lettres également adressées à Françoise Gérard, la compagne de Canon, et portant des notes aut. amicales ou la signature de sa femme Irène Hamoir (1906-1994), poétesse et romancière sous le pseudonyme "Irine".
Remerciements pour des cadeaux à l'occasion d'anniversaires, des envois de catalogues (de ses dessins en Amérique, d'expositions de peintures de Françoise Gérard ou autres), de fascicules de revues ("Techniques nouvelles" dans laquelle Scut place des articles) ou de coupures de presse. Signalement d'ouvrages intéressants (dont l'"Anthologie du surréalisme" de Christian Bussy). Visites mutuelles quand leur santé le permet (nombreuses maladies), les couples semblant se rencontrer assez fréquemment, soit au restaurant à Bruxelles, soit à la "Ferme picarde" de Canon à La Hamaide. Allusions à des rencontres avec Isy Brachot ("d'un naturel bienveillant"), Tom Gutt ("il déteste - ou fait profession de détester - presque tout le monde. Ses grandes qualités me font passer sur ce travers qui lui nuit plus qu'à n'importe qui" (29/9/1977), Armand Simon, Jouhandeau (avec qui il préface un catalogue de peinture de Françoise Gérard, ex. joint), vu à la télévision : "il a misogynement déconné, le pauvre diable" (15/8/1977), Magritte qui fut "un brin" sensible au charme des États-Unis ("jusqu'à faire emplette à Houston d'un galurin de cow-boy (qu'il tenta de me refiler à son retour) et d'une chemise à boutons d'acier" (17/7/1979). La correspondance compte également des cartes postales de vacances en France, en Italie, au Luxembourg...
La première lettre date du 17/3/1966 : Scut est d'accord pour la publication de son texte sur Jean Raine dans "Candide". Par la suite, il s'émerveille d'un article de Canon sur son compte ("Je ne crois pas que l'on soit jamais allé aussi loin, aussi bien, aussi précisément, aussi gentiment dans ma connaissance [...] J'en suis au point de regretter n'avoir pas écrit le texte moi-même !" (27/10/1967).
Dès 1971, il est question de l'édition de "Mon ami Mesens" dont Canon sera l'éditeur avec tous les droits (cf. photocopie du formulaire de dépôt légal à la Bibliothèque royale le 5/9/1972, tirage à 2000 ex. + 30 de luxe, jointe), projet concrétisé en 1972 et dont Scut apprécie son exemplaire "avec joie, émotion, gratitude, admiration, surprise [...] Quel livre !" (18/7/1972). En 1973, Françoise Gérard illustre "Ancre pique Soleil" de Scut, écrit "à la mémoire de mes vieux compagnons bonneteurs et amateurs de bonneteau " (18/1/1973, dactylographie et exemplaire joints, le livre 1/25 de tête contenant une photolithographie originale signée par l'artiste et Scut).
Il apprécie le talent de Canon : "Outre que ces gravures sont belles et personnelles, leur dureté, leur agressivité parfois, une évidente cruauté chez certaines, leur confèrent une présence évidente. Y aurait-il, dans quelque recoin de ton bon coeur, derrière ta jovialité, quelque noire caverne où sourirait ton diabolisme ?" (12/7/1974). En 1975 et en 1978, il accepte de préfacer des catalogues d'expo de Françoise Gérard. Il évoque à l'occasion des souvenirs de son enfance picarde à Ollignies : "Je ne suis pas wallon ni de culture française, je suis un Picard irrédentiste et déteste les gens qui ont réussi à ravir à mes compatriotes le sens de leur identité" (14/9/1979), allant jusqu'à écrire une carte postale en picard (17/8/1976). "Je ne sais pas ou Monsieur Van de Wattyne [Jacques Vandewattyne, folkloriste, créateur du sentier de l'étrange à Ellezelle] est allé chercher que je ne connais presque pas mon pays alors que je baigne dans mon enfance et mon adolescence" (24/9/1976, voir aussi 18/2/1977, 8/8/1978, 8/8/1982).
En 1976, Scut publie "La maison du poète", édité par Luc Canon avec des illustrations de Françoise Gérard (dactylographie d'un texte et ex. joints). Il reçoit de nombreuses visites : "Les gens ne s'intéressent plus maintenant seulement à Magritte mais aussi à Nougé, van Bruaene et autres membres de la vieille bande, et ils me tombent dessus comptant que je vais leur révéler des secrets qu'ils espèrent peut-être innommables !" (7/3/1979). En 1980, il s'insurge contre le projet du couple Canon de s'exiler en Amérique, "l'exécrable, odieux, imbécile continent", souhaitant qu'il s'abîme dans les flots tel l'Atlantide ou qu'il soit "dévasté par la bombe atomique ou submergé par les Popoffs" (3/1/1980).
En 1982, il est plusieurs fois question de la monographie de Jean-Michel Palmier ("Luc Canon Fabulous Drawings") dont il trouve les images "attachantes à l'extrême et confirmant le bien que nous pensions de ton savoir-faire" (26/5/1982). Commentant un article relatif au surréalisme et à un ouvrage de Mariën, il le dit "fielleux en diable contre le mouvement surréaliste. Écrire d'Éluard qu'il est l'auteur de petites élégies est le fait d'un goujat. Heureusement que feu le surréalisme et feu Éluard chient à la gueule du miséreux Pangloss [pseudonyme de Robert Poulet ?] qui peut, tout merdeux, se replonger dans la lecture de Maurice Carême [...]" (16/1/1982). Commentant "l'affaire Magritte" (suite à la parution du "Radeau de la mémoire" de Mariën en 1983) : "Notre jeunesse nous remonte à la gorge [...] Je ne sais pas si Mariën dit vrai en parlant des faux, mais je ne vois pas pourquoi il aurait menti [...] De toute façon, la stature grotesque de bon petit bourgeois conformiste que la veuve essayait d'édifier est bien ébranlée" (27/3/1983). Le dernier mot de Scut décédé le 15/8/1987 : "La maison d'Ollignies n'est pas à vendre et je ne souhaite pas laisser de trace. Renoncez donc à votre idée de musée !!" (15/7/1987). Après la mort de Scut, la correspondance avec Irène se poursuivra jusqu'en 1994 (cartes postales, voeux, etc.).
Joint : 15 photographies originales, formats divers, 1 en couleurs, figurant Scut et d'autres personnes dont 1 petite fille et 1 prise dans la galerie bruxelloise L'Angle aigu selon une note au verso. - Divers documents (photocopies, etc.) non identifiés.

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