35 lettres et 1 carte postale aut. s., 1 télégramme et 4 listes mss relatifs à l'héritage du roi Léopold II.

Formats div., la plupart en anglais, qqs-uns en français, en majorité sur papier au monogramme "LL" couronné et/ou en-tête "Oroszvár Moson megye", 14 envel. cons. avec qqs sceaux de cire rouge armoriés intacts. Bien conservé.

Stéphanie (1864-1945), seconde fille du roi Léopold II, veuve du prince héritier d'Autriche l'archiduc Rodolphe, retrouvé mort avec sa maîtresse à Mayerling, avait épousé en secondes noces le comte Elemér Lónyay, élevé au rang de prince en 1917. Ils s'étaient installés en 1906 au château d'Oroszvár (Rusovce en slovaque ; cf. c.p. ill. d'une vue en coul.) où ils vécurent jusqu'en 1945 avant de fuir l'Armée rouge. Le présent courrier date essentiellement des années 1920 et est adressé en particulier à une certaine Maude Dowling-Malder, une intermédiaire américaine résidant en Europe (Cap-Ferrat, Bruxelles, Genève...), chargée de négocier la vente d'argenterie et de bijoux appartenant à la princesse, notamment un service "Yacht" et un service en vermeil, tous deux réalisés pour Léopold II par la manufacture de Sèvres (un télégramme annonce une offre acceptée de 550 000 $ pour les deux), et contient plusieurs listes de biens dont des bijoux (diamants, diadèmes, collier "en esclavage") qui attirent l'attention d'un diamantaire anversois (l. dactyl. adr. à "Mrs. Maude Nalder" (sic)). Les époux Lónyay suggèrent à leur correspondante de prendre contact avec des acheteurs potentiels, mentionnant les riches Anglais, Américains ou Argentins en séjour à la Riviera, de même que le roi de Suède qui, suggère Stéphanie, pourrait acheter le service yacht pour l'offrir à sa nièce Astrid, épouse du prince Léopold de Belgique, son petit-cousin (l.a.s. du 3-02-1927). Son époux suggère des noms de diplomates argentins qui pourraient être intéressés et écrit (1-08-1926) : "Pour dire la vérité, il me semble que le Gouv. belge ou des Solvay [sic] pourrait racheter ce service [en vermeil] et le donner à la Cour de Bruxelles. On a suffisamment voler [sic] les Princesses en Belgique [...]". Léopold II avait décidé de ne laisser à ses filles qu'une part strictement limitée de son immense fortune, afin de léguer l'essentiel à la Belgique (Donation royale évaluée récemment à 231 millions d'euros). Bien que richement nanties, ses filles dont Stéphanie s'estimaient lésées et attaquèrent l'État belge en justice.
Réf. Stengers, J. - "Léopold II et le patrimoine dynastique", in Bulletin de la Classe des lettres et des sciences morales et politiques. 58, 1972, pp. 63-134. - RTBF actus, 7-01-2024 (en ligne).
Joint : Lyautey, Hubert - L.a.s. à "Madame". Maroc, 22-01-1921. 1 p. et qqs lignes, sur papier à son en-tête. Le général Lyautey décline l'offre de service d'une infirmière. (42 pcs)