Apologie des juifs en réponse a la question ; est-il des moyens de rendre les juifs plus heureux & plus utiles en France ? Ouvrage couronné par la Société royale des arts & des sciences de Metz.

In-8° : 14-[2]90-[4] pp. (bruni, mouill. en tête avec pet. déch., qqs trous et fragilisation du papier sans atteinte au texte, qqs soulignages au crayon noir).

Br., couv. muette de papier gris post. Ex. grand de marge.

Édition originale de ce magistral mémoire de Z. Hourwitz (1751-1812), juif polonais originaire des environs de Lublin, réfugié en France en 1774. L'Académie royale de Metz avait choisi la "question juive" comme thème de son concours annuel de 1787. La ville comprend alors la plus importante population juive de l'est de la France avec quelque 2000 âmes. Hourwitz est le seul juif à concourir. Il partage les palmes avec Claude Antoine Thiéry, un juriste protestant de Nancy, et le célèbre abbé Grégoire. Tous trois préconisent l'accès des juifs aux droits de citoyenneté, mais avec des moyens différents. Le mémoire de Hourwitz se distingue nettement de ceux de ses concurrents par sa liberté d'esprit et son humour. Il s'attaque aux préjugés du public mais aussi des philosophes comme Voltaire et Rousseau. Une phrase-clé revient sans cesse : "les Juifs sont des hommes comme ceux des autres peuples". Ses propos inspirés des Lumières trouveront un écho particulier un peu plus tard, quand éclatera la Révolution. Quant à l'auteur, la publication de son mémoire lui vaudra le poste de conservateur des manuscrits orientaux de la Bibliothèque royale.
Réf. Conlon 89:9007. - Malino, F. - "Zalkind Hourwitz, Juif polonais", in : Dix-Huitième Siècle. N° 13. "Juifs et judaïsme".‎ 1981, pp. 79-89.