"Mémoire sur la question hollando-belge considérée dans ses rapports avec le droit des gens. // La raison du plus fort n'est pas toujours la meilleure".

In-4° carré : [4]-238 pp., encre noire et brune, qqs rares corrections et/ou ajouts de la même main.

Chagrin bleu nuit à décor romantique de l'ép., filets gras et maigres dorés et jeu de fers à froid cernant les plats, dos lisse encadré de filets et fleurons dorés avec titre doré en long, filet doré sur les coupes et chasses (min. frottements, plat sup. lég. bâillant). Très bonne condition.

Manuscrit autographe d'un mémoire inédit avec dédicace autographe de l'auteur au duc Ferdinand-Philippe d'Orléans (1810-1842), fils aîné du roi Louis-Philippe Ier et qui s'illustra militairement lors de la prise de la citadelle d'Anvers aux Hollandais en 1832. L'auteur, inconnu, analyse de manière très critique le Traité des XXIV articles ou Traité de Londres du 19 avril 1839, qui consacrait définitivement la reconnaissance internationale de l’indépendance de la Belgique et déterminait les conditions de la séparation d'avec les Pays-Bas et qu'il considère comme "une bévue diplomatique [...] déplorable" (p. 203). Il défend ainsi l'idée "que la Belgique a cédé à une panique sans fondement en se soumettant à l'acceptation d'un traité qu'il était de son honneur et de ses intérêts de repousser, du moins en ce qui concernait les stipulations qui entraînaient le démembrement d'un territoire" (p. 196). Il émet des considérations intéressantes et toujours d'actualité sur le droit des grandes puissances d'intervenir dans les affaires d'États plus "faibles". "La séparation violente de la Belgique avec la Hollande était une querelle privée, intérieure, qui ne concernait que les intéressés directs" (p. 197). En conclusion, il appelle à mieux défendre, au nom de la justice et de la morale, "le principe de non intervention" (p. 94), concept forgé par Talleyrand en 1830 lors des pouparlers sur l'indépendance de la Belgique.
Prov. Ferdinand-Philippe d'Orléans (dédicace et cachet ex-libris à son monogramme).