"Hélène". Poème aut. signé.

In-12 (17,6 x 11,1 cm) : 1 p., sur papier vélin (qqs rouss. surtout marg.).

Variante d'un "fragment" composé en 1854 pour "Maître Wolfram", opéra-comique sur une musique d'Ernest Reyer, créé à Paris le 20 mai 1854. Reyer souhaitait que Gautier écrive tout le livret mais finalement c'est Joseph Méry qui le rédigea, Gautier se contentant d'insérer deux fragments, repris dès 1876 dans les "Poésies complètes" : un monologue de Wolfram ("Douce harmonie") et deux couplets d'Hélène. Dans notre autographe, ceux-ci sont présentés sous forme de dialogue, comme dans le livret (Méry - Maître Wolfram. Paris, 1854, pp. 19-20), mais Wilhelm, le maître d'école qui répond à Hélène, est remplacé par une certaine Charlotte qui n'apparaît ni dans le livret ni dans les "Poésies complètes" (cf. édition Charpentier, 1885, II:212). Le texte contient aussi qqs variantes : 1re ligne, "Je crois ouir une voix/ dans les bois" (aut.) pour "Je crois ouïr dans les bois/ Une voix," (Poésies) ; 6e-7e lignes, "et le ramier me conseille/ Charlotte/ c'est ton âme qui s'éveille" (aut.) pour "Et le ramier me conseille ;/ Ah ! c’est mon cœur qui s’éveille !" (Poésies) ; et aux dernières lignes, "un songe éblouit ma veille/ Charlotte / C'est ton amour qui s'éveille" (aut.) pour "Un songe éblouit ma veille ; Ah ! c’est mon cœur qui s’éveille !" (Poésies). En introduisant "Charlotte" dans les couplets d'Hélène, Gautier a probablement voulu évoquer la ballerine italienne Carlotta Grisi, qui triompha dans "Giselle" en 1841 et à qui Théophile voua une admiration passionnée pendant toute sa vie. Notre autographe serait alors une version inédite et "détournée" de ses vers en hommage à sa muse.
réf. Spoelberch de Lovenjoul, Histoire des oeuvres de Théophile Gautier, II:1296 & 2360 (couplets cités par Reyer dans "Le Journal des débats", 1er nov. 1872).