± 80 lettres, cartes postales et textes aut. s. à Luc Canon. Ensemble à classer, chronologie à établir.

Formats divers, pour la plupart non datés (cachets postaux parfois illisibles), nombr. envel. cons., qqs lettres ou textes sans envel., adresses div.

Joan Marti (1922-2002) était un artiste peintre et graphiste hispano-belge, Catalan revendiqué, installé en Belgique en 1936 avec ses parents fuyant la guerre civile. Il fut exposé pour la première fois vers 1950 et à partir de 1970 à la galerie Isy Brachot. Correspondance très amicale, difficile à résumer, les parfois longues lettres d'une écriture serrée débordant de lyrisme, de fantaisie, d'humour et d'imagination. Elle commence en 1966, lorsque Luc Canon accepte de publier dans la revue "Candide", où il est alors "rédacteur", un texte sur Mary Dambiermont, peintre et créatrice de tapisseries belge dont il sera plusieurs fois question avec amitié par la suite sous le nom de "la Patronne" ou de "Mamita", Marti travaillant apparemment dans son atelier.
Dans les années 1966-1969, il est surtout question de la revue "Vent-Art" dont Marti est le directeur, Canon le conseillant, corrigeant les textes et le finançant éventuellement. Parmi les collaborateurs évoqués : Jacques Sojcher et Jacques De Decker, Jean-Claude Pirotte, etc. 4 ou 5 numéros de cette revue confidentielle, "contradictoire et corrosive" semblent avoir été publiés. Au début des années '70, Marti est repéré par le galeriste Isy Brachot qui fera plusieurs expos de son oeuvre. "Brachot est homme d'affaire par le sang, le sens, l'esprit comme moi je crois je suis peintre. Je n'ai pas été déçu, il est tel que l'on me l'as dépeint. [...] Je crois cela sera difficile de faire apprécier mes "gros rouges" à sa clientèle qui n'apprécie que les beaujolais" (17/3/1970). La correspondance se poursuivra encore quelques années, sur le même ton chaleureux, Marti évoquant des expos, des toiles, son amour de l'art et de la peinture, un court-métrage sur lui par Manu Bonmariage, ses ennuis conjugaux, etc. L'ensemble compte aussi qqs cartes de voeux, quelques lettres à Françoise Gérard, peintre et compagne de Canon, qqs cartes postales illustrées d'oeuvres de Marti, qqs textes non datés, e.a. de Marti sur Marti, 2 catalogues d'expos chez Brachot (1970 et 1973) + 5 invitations à des expos, 2 affiches d'expos collectives (1 avec long texte aut. au verso), 2 croquis originaux au marqueur noir, non signés (pour une illustration de revue ?).
À noter encore : une longue et torrentielle lettre aut. s. au peintre polonais et américain Witold Kaczanowski et à sa femme Irène (janvier 1967), - une longue lettre écrite et dessinée à Luc Canon, s.d., dans laquelle Marti semble exprimer des sentiments contradictoires envers lui et réaffirme avec force : "Je suis peinture".