Le cloître.

In-8° (sans les deux 1ers ff. bl., traces de colle sur les gardes bl. sup.).

Demi-maroq. noir à coins signé P[aul] Affolter, plats de papier marbré dans les tons rouges serti d'un filet doré, dos à nerfs pointillés dorés et caissons fleuronnés dorés en long, tête dorée, couv. ill. par Théo Van Rysselberghe cons.

Édition originale. Tirage à 25 ex. num., un des 15 sur hollande (2e pap., n° 16).
Enrichi du manuscrit aut. s. du journaliste, critique, romancier et auteur dramatique Romain Coolus, pseud. de René Max Weil (1868-1952), sans doute destiné à être publié dans une des revues auxquelles il collaborait, soit 6 pp. sur 6 ff. in-12, paginées, fort raturées. Compte-rendu mitigé de la pièce, reprise à Paris le 8 mai 1900 au Théâtre de l'Oeuvre, sous la direction de Lugné-Poe (1re représentation : Bruxelles, Théâtre du Parc, 20 février 1900). S'il admire Verhaeren comme poète ("[...] il y a en lui un visionnaire; il reçoit des choses des impressions saisissantes qu'il excelle à traduire en rythmes puissants et en verbes violemment évocateurs"), il l'apprécie moins comme dramaturge ("Peut-être M. Verhaeren a-t-il jugé nécessaire d'amortir ses belles violences coutumières et de faire au public quelques concessions; il nous semble qu'il s'est mépris. Si c'est au sujet même qu'il a sacrifié son goût des virulentes images, estimant qu'à la peinture de la vie monocale seyait une grisaille volontaire d'expression, nos regrets porteront sur le choix [...] d'un thème scéniquement un peu falot" car "le Cloître a un grave inconvénient; le sujet en est incertain". Après avoir résumé la pièce, il conclut "C'est à ce manque de cohésion et de netteté dans le développement de son oeuvre, à cette absence de direction maîtresse que M. Verhaeren doit attribuer l'impression un peu confuse [...] que les spectateurs ont reçu de ce drame curieux, intéressant et froid". Il termine par un éloge de l'interprétation de Lugné-Poe, "étonnant dans le rôle du prieur dont il a dressé la figure autoritaire, desséchée, grave, enveloppante et fatiguée avec un art de grand comédien [...]".
Enrichi d'un portrait de Verhaeren par Constant Dratz, gravé à l'eau-forte, signé et just. 2/25 sur japon (volant).
Réf. Fontainas, Deman, p. 208.
Prov. ["Bibliothèque théâtrale". Vente publique. Bruxelles, Simonson, 14-1-1989, n° 203].