Lettre aut.s. à "Monsieur le Ministre".

13 pp. sur 4 doubles ff., in-12, à l'en-tête du Consulat de France à Foutcheou.

Paul Claudel exerça des fonctions consulaires en Chine pendant près de 14 années, entre juillet 1895 et août 1909. Longue et intéressante lettre à contenu économique dans laquelle il défend les intérêts français en Chine, se plaignant de la lourdeur des procédures en métropole et de ses conséquences : "[...] nous arrivons toujours en retard. Je ne crois pas du tout que le meilleur moyen de développer l'influence française soit de créer des postes, des hopitaux, des écoles etc. Ce qu'il faut, c'est développer les intérêts matériels et positifs. Nous avons dans les riz d'Indochine un élément de commerce énorme, qui a l'importance du blé [aux ?] Etats-Unis. Si au lieu de les entreposer à Hong-Kong, nous pouvions en assurer nous-mêmes le placement dans les ports chinois, ce serait nous y assurer une situation économique prépondérante. La sécheresse qui règne en Chine cette année nous en fournit le moyen : c'est une occasion exceptionnelle qu'il ne faudrait pas laisser échapper". Il se plaint également de la volatilité des réglements qui réduit à néant les réalisations et les efforts antérieurs, laissant le champ libre aux Anglais ou aux Japonais. Au passage, il mentionne de façon élogieuse le nom et les activités de [Francis] Vetch, homme d'affaires actif en Orient [dont la femme Rosalie était devenue sa maîtresse dès son arrivée en Chine, lui inspirant plus tard le personnage d'Ysé de "Partage de midi"].