Histoire admirable de la possession et conversion d'une pénitente, séduite par un magicien, la faisant sorcière & princesse des sorciers au pays de Provence, conduite à la S. Baume pour y être exorcizée l'an M.DC.X. au mois de novembre, soubs l'authorité du R.P.F. Sébastien Michaëlis [...]. Commis par luy aux exorcismes et recueil des actes le R.P.F. François Domptius [...]. Ensemble la Pneumalogie, ou Discours du susdit père Michaëlis, revueu, corrigé, & augmenté par luy-même [...].

3 parties en 1 vol. in-8° : [32 (sur 56)]-352, 124, 196-[30 (sur 44)] pp. (pet. mouill. marginales, cachet d'une bibliothèque sur le titre, pet. trous de vers marg., restaurés au début du vol., trou de ver dans le texte de la 1re partie, déch. avec manque à la p. 33 de la 1ere partie).

Plein veau du 19e s., plats cernés d'un double filet doré, dos à nerfs avec filets dorés (rel. fortement frottée, contreplats et gardes renouvelés, trous de vers).

Très rare édition de cet ouvrage, dédié à Marie de Médicis, par le père dominicain Michaëlis (1543-1618), prieur du couvent de Saint-Maximin à Aix-en Provence. Cette célèbre affaire de possession démoniaque qui impliqua en 1610 Louis Gaufridi, moine bénédictin de Saint-Victor de Marseille et curé des Accoules ainsi que des religieuses ursulines d'Aix-en-Provence, fut prise en main par le grand inquisiteur Michaëlis aidé e.a. par François Dooms ("Docteur en théologie de l'Université de Louvain, Flamand de nation", cf. titre). Après avoir été convaincu de sorcellerie et de magie, Gaufridi fut brûlé vif le 30 avril 1611. "(...) les cendres du curé des Accoules avaient été jetées au vent. Ce fut une "semence admirable" puisque la folie des ursulines d'Aix fut contagieuse et gagna nombre de couvents de filles en Provence. Les nonnes s'y livrèrent à d'étranges convulsions jurant qu'elles étaient pleines de diables. Quelques bûchers eurent raison de ce déferlement d'érotisme conventuel dont celui des sorcières de Cassis en 1614" (Wikipedia). Notre exemplaire présente les particularités suivantes : comme l'éd. de 1613 référencée par Coumont, la 2e partie a une pagination propre et le "Discours" est daté 1612 avec également une pagination propre, mais contrairement à cette édition, le titre ne porte pas "Édition seconde", il y a des différences dans l'orthographe et le texte de celui-ci et il contient en plus 2 lignes de psaumes (comme l'édition de 1614). Les ff. liminaires (incomplets) sont composés de la dédicace (pp. [3-5]), de l'avis au lecteur (pp. [6-20]), du sommaire de l'histoire du magicien (pp. [21-26]), de l'approbation (p. [27]), d'un extrait du privilège du roi (p. [28]), d'odes et louanges (pp. [29-32]). Ref. Cp. Biblio. Esoterica 3073 (éd. 1614, 2 parties en 1 vol., [54]-466, 184 pp.) et 3074 (éd. 1613 mais diff.), Caillet 7505 (autres éd.). Prov. [Georges Petit].