La passante frénétique.

Collage, papiers, 35,2 x 26,3 cm, signé, titré et daté dans la marge g. (qqs pet. déch. marg.).

Ce collage montre une jeune femme moderne, revêtue d'un bikini-minimum, courant, pieds nus, le long d'un mur datant vraisemblablement de l'Égypte pharaonique, mur couvert d'hiéroglyphes et de représentations d'animaux sacrés. Dans la tradition psychiatrique ancienne, un comportement frénétique se caractérisait par des accès de délire, des mouvements convulsifs du menton, des bras et des jambes, voire par des états de transe. On parlait de "frénésie du désir". Le titre de ce collage renvoie peut-être aussi au genre littéraire "frénétique", terme lancé par Charles Nodier. On range généralement dans ce courant littéraire, des "petits romantiques français" comme Petrus Borel, Xavier Forneret, Aloysius Bertrand, etc., écrivains qu’appréciaient grandement les surréalistes français (cf. A. Breton, "Anthologie de l’Humour noir" et Glinoer (Anthony); "La littérature frénétique", P.U.F., 2009). Deux projets de titres envisagés dans un premier temps, abandonnés par la suite et barrés d'un trait horizontal - privilégient un autre angle de vue et ouvrent d'autres possibilités d'interprétations convergentes. Le premier indique : "La traversée de l'antiquité". On aurait pu effectivement imaginer que cette jeune femme se situe au point de départ d'une ligne du temps (la civilisation égyptienne est l'une des plus anciennes de l'Histoire). En d'autres mots, qu'elle se trouve au commencement d'une traversée qu'elle entame allègrement et qui devrait la mener à son terme c.-à.-d. à la chute de l'Empire romain. L'autre titre barré mentionnait "La passante de l’entre-temps". Là aussi, on se trouve en présence d'une période de temps à franchir (au pas de course ?). Autrement dit, en présence d'une distance à parcourir entre deux "espaces-temps" dont l'antiquité égyptienne représenterait le commencement.
Réf. Fondation Mariën, MM-C-809.