Les Voyantes / Wahrsagerinnen.

Retirage en n./bl., 38 x 29,8 cm, non signé.

Collé sur carton de support.

Deux jeunes femmes - en l'occurrence, Marthe Beauvoisin-Nougé et Georgette Magritte - sont accroupies derrière une table encombrée de vaisselle. On ne voit que le haut de leur visage au demeurant assez inexpressif. Elles semblent regarder dans le vague, au-delà du photographe qui les observe. Dans ce décor ambiant assez quelconque, l'éclat de leurs yeux fascine immédiatement. On a pris soin de recouvrir d'un essuie (ou d'un torchon) de cuisine, un tableau ou un miroir qui risquerait de capter et disperser l'attention. Paul Nougé met ici en évidence la puissance de séduction de ces deux paires d'yeux féminins. D'où sans doute, le titre en forme de jeu de mots, donné à cette photographie : "Les Voyantes". (Sans doute, par opposition aux aveugles dits "non-voyants". En effet, c'est l'organe de la vue qui ressort clairement de l'image. Rappelons d'autre part qu'une voyante est supposée dotée du don de "double vue"). Soulignons enfin que, contrairement à André Breton et à certains surréalistes français, les voyantes et, d'une manière générale, toute activité dite "médiumnique" inspiraient à Paul Nougé la plus grande méfiance... C'est à la première femme de Paul Nougé qu'est dédié le long poème lyrique intitulé "Esquisse d'un hymne à Marthe Beauvoisin", édité sous la forme d'une plaquette posthume publiée aux "Lèvres nues" en 1970.
Joint : Nougé, P. (attribué à) - Le Diable amoureux. S.d. Photo en n./bl., 39,8 x 29,8 cm, non signée. (2 pcs)