Les vacances de la dialectique.

Assemblage, terre cuite, béton, fer, bois et textile, 74,5 x diam. 26 cm, titré, signé, daté et dédicacé sous la soucoupe (qqs pet. déchir. au textile).

Cet objet renvoie manifestement au tableau de René Magritte intitulé "Les Vacances de Hegel". Celui-ci (peint en 1958-59) représente un parapluie - ouvert - surmonté d'un verre rempli, en partie, d'eau plate. Magritte, qui s'est expliqué sur l'origine et le sens de ce tableau, joue sur le contraste - ou plutôt, comme dirait Hegel, sur le rapport dialectique - existant entre un verre à eau destiné à recueillir et contenir de l'eau et un parapluie servant à l'écarter et à s'en abriter. Dans le cas de Mariën, le rapport dialectique s'opère d'une autre manière. En effet, une plante en pot, comme n'importe quel végétal a, de toute évidence, besoin d'eau pour se développer et même pour survivre (Le parapluie serait-il ici la métaphore d'une plante verte ?). Le parapluie (-jouet ?) que Mariën a planté dans un pot à fleurs a conservé son mécanisme d'ouverture-fermeture. Il n'empêche donc pas un éventuel arrosage - naturel par la pluie ou au moyen d'un arrosoir. Mais, lorsqu'il est fermé, il ne remplit plus la fonction qui lui est assignée et qui le définit : il se trouve dans un rapport dialectique avec son objet et sa raison d'être. Cependant, la possibilité de choix entre "Fermer" et "Ouvrir" prévue par le mécanisme ad hoc laisse une possibilité de dépassement de ce rapport dialectique. Enfin, dernier détail dialectique, le parapluie de Mariën ressemble davantage à un petit arbuste artificiel conçu pour la décoration qu'à une véritable plante. Dans cette hypothèse, cette plante-parapluie n'a nul besoin d'eau pour se conserver indéfiniment.
Réf. Pas encore répertorié dans le cat. raisonné de la Fondation Mariën.
Prov. Diana & Christian Bussy (dédicace sous la soucoupe).