Ventes live - Lot 585
La fille publique, "Bras".
1990
€ 600 / 800
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Description du lot
Argent, 30,0 g, 19,8 cm, numéroté "n° 122/150" et signé "marcel mariën" à l'intérieur du bracelet, 2 poinçons au fermoir
(lég. oxydé).
À partir des années '60-'70, la mode des gourmettes s'est répandue dans la gent masculine. Signe de distinction plutôt du genre "viril", ce bracelet "personnalisé" porte le plus souvent le prénom ou, plus rarement, le patronyme de celui qui s'en pare. Comme c'est souvent le cas, Mariën détourne cet objet fabriqué en série de sa fonction pratique "personnalisante" et ce, dans un sens ironiquement tautologique. Ainsi, en y faisant graver le mot "bras", il le ramène à l'état anonyme et le banalise avec cette vérité d'évidence : une gourmette se porte au bras. Selon le cinéaste Claude François (1940-2020), auteur notamment du "Désordre alphabétique" (2012), un documentaire consacré au surréalisme belge, Marcel Mariën aurait envisagé de faire inscrire le mot "poignet" à la place de « bras » sur certains exemplaires de sa gourmette s'amusant de l'éventuelle connotation scabreuse que pouvait suggérer ce terme. Toujours selon Claude François, Mariën découvrit, par la suite, qu'il existait plusieurs personnes en Belgique qui s'appelaient "Bras" ! Dont un jeune sculpteur qui pourrait ainsi, imaginait-il, être identifié, dans un futur hypothétique, comme le véritable auteur de cet objet ! Cet objet "personnalisé" à connotation "virile" s'intitule, sans doute par antithèse : "La fille publique".
Réf. Fondation Mariën, MM-M-34.