Défence et justification en forme de très-humbles et très-respectueuses remontrances présentées à Sa Majesté [...] au nom des doyens des neuf nations composant le troisième membre de la ville de Bruxelles. Au sujét de l'emprisonnement qu'on a fait de quelques-uns de leurs confrères.

In-f° : 83 pp. + [12 pp. mss en néerl.] + [36] ff. bl. (marge inf. du f. S2 déchirée avec manque, gribouillis de l'ép. au crayon sur plusieurs pages).

Veau marbré de l'ép., dos fleuronné doré à nerfs, tr. guillochées dorées, tr. rouges (mors, coins et coiffes us., coiffe sup. absente, qqs griffes et épidermures).

Unique édition (très rare !) de cette remontrance (datable de mars 1719 ?) des doyens des 9 nations adressée à Charles VI, représenté par son gouverneur Eugène de Savoie-Carignan, lui-même représenté sur place par le ministre plénipotentiaire Ercole Turinetti, marquis de Prié, au sujet de l'emprisonnement de quelques-uns de ses membres dont François Anneessens (Bruxelles 1660-1719), jamais nommé dans le texte. Ce célèbre martyr bruxellois, doyen du métier des Quatre Couronnes, lutta avec d'autres doyens contre la réduction des privilèges de la ville imposée par les Autrichiens en refusant de signer un règlement qui selon eux n'avait pas eu l'approbation de Charles II et était contraire à un décret d'Albert et Isabelle. Suite à divers malentendus et complications, la situation s'envenima entre 1717 et 1719 et les émeutes et dégâts (incendie, pillages) qui s'ensuivirent furent imputés à Anneessens. Piégé par de Prié, il fut emprisonné avec d'autres doyens en mars 1719. Un pénible procès et des actes d'accusation mensongers menèrent, le 19 septembre 1719, à la décapitation d'Anneessens sur la Grand' Place. Cet acte injuste entraîna un culte des Bruxellois pour cet homme épris de liberté qui avait focalisé sur lui les foudres du marquis de Prié et des Autrichiens.
Réf. Wauters, Bibliogr. nat.