La bohème de mon coeur. Gravures de Daragnès.

In-4°.

Maroquin janséniste gris souris signé Devauchelle, dos lisse titré doré, doublures et gardes de daim de même couleur que la reliure, remplis cernés d'un filet doré, tr. dorées, couv. et dos cons. (dos lég. jauni). Sous chemise à rabat de même maroquin à plats de papier gris et étui bordé (lég. us.) d'éd.

Première édition illustrée contenant 16 eaux-fortes finement gravées : superbe titre en bleu et noir et 15 in-texte en noir de grandeur variable. Tirage à 105 ex. num. sur vélin d'Arches, seul papier (n° 21 num. et signé par Daragnès). Belle édition aux titres, lettrines et ornements typographiques tirés en bleu et noir, illustrée par Daragnès "en témoignage de [sa] très ancienne amitié pour Francis Carco" et imprimée sur ses presses. Enrichi d'une l.a.s. volante de Daragnès à l'en-tête du peintre, datée au crayon par une main postérieure de 1940, adressée à un "Cher Monsieur" : il évoque le décès de sa mère qui l'a laissé avec le courage de rien "à peine de vivre". "Puis les evenements actuels me font penser que les hommes de mon âge en ont fini avec le bonheur des jours de liberté ou travailler était la plus grande joie maintenant le travail semble inutile je parle du mien [...]". Il évoque ensuite la guerre qui ne l'a "pas fait bouger d'un pouce mon âge me preservait de jouer avec des armes. Et comme je ne craignais pas l'invasion je suis resté à Paris ou j'ai vu l'entrée des allemands [...]". Il évoque ses amis Mac Orlan et Carco "de l'autre coté de cette barriere imbecile qui sépare notre pays en 2 parties", il ne sait rien de ce dernier "sinon qu'il chante". Pour terminer, il évoque sa nostalgie de la Belgique et son envie d'y retourner.
Réf. Carteret IV:89. - Monod 2229. - J.-G. Daragnès, 2001, p. 100.