Live auction - Lot 319
Touchant témoignage de la cécité du peintre
1 billet aut. s. à "mon cher Fritz [Toussaint]" accompagnant 1 dessin.
[Bruxelles ?], 7 septembre 1908
€ 200 / 250
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Lot description
1 p. sur bifeuillet, 14 x 11,5 cm, encre noire sur vergé ; dessin : crayon noir sur morceau de même papier, 9,3 x 12,5 cm (lég. décharge sur le verso blanc de la p. écrite).
Petit dessin figurant un visage de profil regardant des fleurs. "Je t'envoie ma dernière création : le Désespoir du Peintre ; inutile de te dire que le gribouillage clair à droite du spectateur représente une touffe de fleurs inoffensives qui portent ce nom. Ton dévoué, E.S.". Le peintre E. Smits (1826-1912), alors octogénaire, perdit progressivement la vue dans ses dernières années, comme son maître Navez. Son confrère et ami F. Toussaint (1846-1920) était un important collectionneur.
Joint : "y. R." - "Lettre à Eugène Smits". S.l.n.d. 1 p. et 10 l. sur f. in-4°, encre bleue sur vergé (qqs pâles rouss. la plupart très marg.). Intense réponse à une lettre d'E. Smits qui lui proposait son aide financière : "Je voudrais t'écrire cette lettre avec mon sang, et encore cela ne serait-il pas assez payer celle que tu m'as envoyée. Tu ne m'as pas fait une offre banale d'argent, tu m'as proposé un sacrifice tel que celui de ta vie ne serait pas plus beau. Mon cher ami, tes deux lettres m'ont attendri jusqu'aux larmes [...]". Il refuse son aide pour lui éviter de mettre sa carrière en péril, ce qui laisse entendre que la lettre daterait des débuts du peintre, peut-être du début des années 1850, période où il vécut à Paris : "J'ai compris à Paris les nécessités de ta vie d'artiste et je me prendrais en mépris si, par mon égoïsme, je paralysais la marche d'un homme à qui je crois du tgénie et qui me paraît destiné à la plus haute célébrité [...]". (3 pcs)